Covoiturage, au départ

Arrivant à 22h à l’aéroport de Marignane il n’y a pas grand choix si on veut aller à Montpellier: il faut passer la nuit quelque part et repartir le jour d’après. En plus, le train est cher, dans le meilleur des cas c’est 27 euros – un prix qui devient absurde comparé avec un billet d’avion aller-retour décroché à 22 euros. Mais quand on va au bal, il faut danser.

J’ai quand-même eu un tuyau intéressant : covoiturage. Je me suis inscrit au site, fait mes recherches et trouvé par un pur coup de chance un passage le soir même jusqu’à destination. Ma première expérience n’aurait pu m’amuser plus, bien que, je réfléchissais à part moi, bien d’autres personnes auraient trouvé ça plutôt bizarre comme début.

Allongé à côté de moi il y avait un chien, mais pas dans son meilleur état. Il était malade de la voiture et la pastille que lui avait donné son maître le faisait baver abondamment, ou horriblement selon les points de vue.

La banquette était mouillée et l’humidité faisait sentir le poil comme quand il pleut. Heureusement le conducteur était fumeur et il laissait la vitre ouverte quand il tirait de sa clope. Investi par le froid de la nuit, le vent glacial me faisait cailler, mais il me donnait au moins une échappatoire à la perspective d’asphyxier des vapeurs du chien.

Dans un élan d’enthousiasme, j’ai voulu jouer les nonchalants et j’ai caressé la bestiole. Je ne sais pas si c’était pour dédramatiser la situation fâcheuse ou pour rebuter le chien au moment où il cherchait à s’approcher de moi avec son museau qui coulait. Résultat : il a interprété mon geste comme une ouverture d’amitié et il me cherchait avec encore plus de conviction.

Finalement il s’est endormi et j’ai pu continuer mon voyage en paix, à part bien sûr quelques bouffées qui atteignaient mes narines de temps à autre.